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Soloist in a Cage
L'auteur
Shiro Moriya :
Pour Shiro Moriya, Soloist in a Cage est une œuvre personnelle à bien des égards. Elle se nourrit d’abord de sa propre expérience : un monde étouffant, une héroïne enfermée entre quatre murs… Tout ça, c’est du vécu. Par le passé, lui-même est resté cloîtré plusieurs mois chez lui, bloqué par un sentiment de désespoir. Aujourd’hui remis de son malaise et père de famille, il utilise son ressenti d’alors pour mettre en scène avec réalisme un univers noir où l’espoir est une denrée rare.
Son intérêt pour le manga lui vient de son propre père, amateur du genre. Les chefs-d’œuvre d’Osamu Tezuka et de Sanpei Shirato, avec leurs thématiques sociales sous-jacentes, sont une référence importante, mais les goûts de Shiro Moriya s’étendent bien au-delà. Il est fasciné par les maîtres du livre illustré tels que Mitsumasa Anno, connu pour ses décors de villes à la fois réalistes et étranges, ou encore Komako Sakai, qui représente les fillettes avec une gravité d’adultes. Ce n’est pas un hasard si Soloist in a Cage a des allures de conte d’enfants perdus !
Au fil des lectures, les références de Shiro Moriya dépassent les frontières du Japon. Il découvre la bande dessinée franco-belge, en particulier les œuvres de Nicolas de Crécy. Les albums et les films (Les Triplettes de Belleville, L’Illusionniste) de l’auteur français, au souci inouï du détail, lui ouvrent les portes d’un nouveau monde : une France rétro, remplie de personnages burlesques à l’humour décalé.
Avec toutes ces cartes en main, Shiro Moriya commence une carrière dans l’illustration et le graphisme et, pendant plusieurs années, le manga reste pour lui un plaisir d’amateur. Pourtant, un éditeur finit par repérer ses fanzines sur Internet. C’est le début d’une collaboration avec Shueisha qui va donner naissance à une première œuvre puissante. Sa mise en scène filmographique dénote l’attrait du mangaka pour le 7e art, des Évadés aux récits rétro-futuristes. Dans Soloist in a Cage, la narration passe d’abord par l’image, au point de faire de la Cité-prison un véritable personnage en soi.